Après avoir attendu plus de 5 jours à Katmandou le retour de l’un de nos 2 backpacks, nous nous sommes rendus dans la région du Chitwan à 300 kms de la capitale. Notre départ en bus a été à l’image de notre séjour à cet endroit : un convoi de 5 bus tagués en gros « TOURIST », remplis d’étrangers caméra au poing et mp3 aux oreilles. Nous étions alors bien loin de nos vieux bus soviétiques de Mongolie où nous nous entassions tant bien que mal avec les habitants…
Dès notre sortie du bus, taxis privés et gérants d’hôtels nous attendaient pour nous souhaiter la bienvenue et nous proposer, à tout hasard, leurs services. Nous voilà alors dans un micro bus à ciel ouvert en direction du Jungle Wildlife Camp, voisin du Tiger Wildlife Camp et du Jungle Safari Lodge. Il faut dire que l’endroit était chouette et pas cher avec, en bonus, déjà tout un planning d’organisé : 17h visite du village, 19h dîner, 21h spectacle traditionnel etc. Nous ne savions plus trop si nous étions au Club Med ou dans un village d’un pays en développement…
Dès la visite du village, nous avons compris que nous nous étions trompés d’endroit pour notre projet : une succession d’agences touristiques, de resorts, de restaurants internationaux et de magasins à souvenirs. Notre ressenti était alors paradoxal : nous étions heureux de constater que les gens d’ici s’épanouissaient, profitant de l’affluence touristique au Népal, mais nous étions également tristes de voir ce village devenir un immense parc d’attraction à touristes étrangers, perdant ainsi peu à peu son identité et s’endimanchant d’une activité capricieuse.
Après 48 heures passées sur place, nous nous sommes dirigés vers la seconde plus grande ville du pays : Pokhara, aux pieds de l’Annapurna (que nous n’avons pu voir en raison d’une pluie constante) et au bord du lac Phewa.
Nous avons rencontré là-bas Shyam Devkota qui a, avec son frère, lancé en 2011 une entreprise sociale de textile. L’objectif est simple : offrir aux femmes vivant dans les villages entourant Pokhara un travail stable les rendant indépendantes. Ces femmes apprennent alors les secrets du filage et se réunissent en un lieu donné pour produire sacoches, écharpes et vêtements entièrement écologiques vendus ensuite en magasin.
Ne maîtrisant que les rudiments commerciaux de la langue anglaise et n’ayant pas de traducteur à disposition, Shyam nous a recommandé auprès de son frère Bijaya à Katmandou. Retour à la capitale ! Ce sera alors dans le magasin de Bijaya que nous réaliserons notre première interview népalaise sur ce social business model.
Nous sommes ainsi revenus très vite à Katmandou où plusieurs entrepreneurs attendaient notre visite. Nous avons ainsi rencontré et interviewé Pradeep Bhatta, gérant de Pumori Traders & Exporters spécialisé dans la production et la distribution de toutes les babioles touristiques que vous pourrez trouver dans les magasins de souvenirs népalais.
Nous avons également interviewé Raj, jeune entrepreneur de 30 ans qui, au bout de deux ans, possède déjà 2 hôtels ainsi qu’une agence de trekking après être parti avec exactement 600 rupees en poche (un peu moins de 5 euros). Une belle réussite entrepreneuriale !
Notre séjour dans ce pays aura donc été cours, trop cours ! Notre principale déception est de ne pas avoir réussi à sortir des grands circuits touristiques et ainsi vivre un peu plus de manière « locale »… Nous avons cependant fait là-bas de belles rencontres et approché d’un peu plus près la culture indienne après avoir passé plus d’un mois en Mongolie. En attendant, le projet continue et nous nous dirigeons cette fois vers la Birmanie, notre 16ème destination qui s’avère pleine de promesses !
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