Nous y voilà, après 11 mois de périple à travers l’Afrique, l’Amérique du Sud puis l’Asie, l’expédition du Projet SOURCE touche malheureusement bientôt à sa fin…
Après avoir quittés El Nido, nous décidons de nous rendre pour nos derniers jours dans un village un peu plus au sud, et surtout un peu plus paumé, nommé Port Barton. Ce village, qui reste encore excentré des circuits touristiques, est avant tout réputé pour son calme et sa pêche. Mais avant de gagner Port Barton, nous devons faire un détour d’une journée et retourner à Puerto Princesa, la capitale de Palawan, afin d’y faire le plein d’argent (les seuls ATMs de l’île sont dans cette ville) ainsi que de conserves et kilos de riz.
Une fois ces quelques courses réalisées, nous nous embarquons dans un bus du siècle dernier pour environ trois heures de route depuis Puerto Princesa. Avant d’atteindre Port Barton, nous devons traverser 20 km de piste à travers la jungle où le bus peine parfois à se sortir des nids de poules creusés par la pluie. Un passager nous apprend qu’à la période de la mousson ces nids de poule font parfois la taille d’un enfant et que traverser ces 20 km peut alors facilement vous prendre la journée ! Autant y aller à pieds…
A notre arrivée, nous nous installons dans un camp au bord de le plage nommé Besaga où nous louons l’un des deux bungalows pour quelques pesos avec, en prime, une cuisine ouverte donnant sur la plage. Un petit coin de paradis tranquille où nous resterons une dizaine de jours (soit le plus séjour jamais réalisé par SOURCE au même endroit !) afin de nous reposer et faire le point sur cette année de voyage. Pour cela, nous recevons régulièrement l’aide de deux comparses qui ne nous lâcherons pas du séjour : Puggy le chat, surnommé « le Cat » et Tiny le chien, surnommé « le Dog ».
Avons-nous réalisé des interviews lors de ce séjour ? En toute franchise : non. Nous avons bien évidemment rencontré des entrepreneurs locaux, même sympathisé avec certains d’entre eux, mais après 3 continents traversés, 19 pays visités et 62 entrepreneurs interviewés, nous avons dédié ces derniers jours à la lecture, au dessin et à l’écriture. Malheureusement pour nous, le beau temps n’a pas toujours été au rendez-vous… Nous avons appris à nos dépens que le mois de décembre était une alternance d’averses, d’orages et de soleil ce qui, par contre, donne parfois droit à des couchers de soleil magnifiques !
Port Barton est comme on nous l’avait décrit : paisible et bon marché. Chaque soir nous avons rendez-vous avec notre marchand de brochettes ambulant qui nous prépare nos dix brochettes de porc-soya pour l’équivalent de 1€30 (les dix, oui oui) puis auprès de notre marchand de légumes où nous achetons de quoi cuisiner notre repas à Besaga. Nous faisons connaissance de quelques pêcheurs et de quelques expatriés venus s’installer dans ce village mais il est vite temps pour nous de repartir vers Puerto Princesa afin de prendre un vol pour Manille, où notre avion de retour nous attend le 23 au soir.
Mais comme pour nous dire « n’oubliez pas que voyager n’a jamais été simple », le destin nous prépare une dernière surprise lorsque nous nous apprêtons à quitter Port Barton pour regagner Puerto Princesa ! Le bus assurant la liaison ayant eu la veille un accident, il n’y aura plus de bus pendant quelques jours mais juste des mini-vans affrétés pour l’occasion et dont les places sont vendues à prix d’or. Après avoir discuté avec un pêcheur, nous apprenons qu’un Jipney (bus philippin que l’on pourrait qualifier de « old-school ») partira le lendemain sur les coups de 7h30 vers Roxas, une ville à mi-chemin entre El Nido et Puerto Princesa et que de là, nous pourrons facilement prendre un bus pour Puerto Princesa.
Nous nous levons donc à l’aube pour prendre ce Jipney qui s’avère être, bien évidemment, plein à craquer… Nous n’avons alors plus d’autres choix que de nous installer sur le toit du bus avec une quinzaine d’autres passagers, assis tant bien que mal entre les bagages et les caisses de nourriture. Nous voici partis pour deux heures de toit de Jipney sur la fameuse route aux nids de poule, nous avons l’impression d’être sur un bateau en pleine tempête : nous tanguons tantôt à tribord, tantôt à bâbord et nous nous accrochons tant bien que mal à tout ce qui passe. A part quelques branches prises en pleine figure, nous nous en sortons indemnes !
Nous arrivons dans l’après-midi à Puerto Princesa où nous restons l’espace d’une trentaine d’heures, le temps de faire une dernière lessive et de faire le tour des marchés afin d’acheter quelques cadeaux de Noël (quand même). Et nous voilà aujourd’hui à Manille, dans l’auberge la moins chère de la ville à quelques minutes de l’aéroport où nous attendons avec une impression étrange l’avion qui nous ramènera à notre point de départ d’il y a un an… la France.